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Ghazouani à Tichit: «Les efforts demeureront vains tant que ne seront pas bannis les comportements surannés»

Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a déclaré ouverte, aujourd’hui à Tichit, la onzième édition du Festival des cités du patrimoine de Tichit 2023.

Dans un discours qu’il a prononcé à cette occasion, le Président de la République s’est appesanti sur l’incommensurable richesse du patrimoine culturel, historique et architectural de Tichit ainsi que sur son patrimoine immatériel. Il a salué le génie créateur des femmes et des hommes de cette grande cité qui ont su, à travers les siècles, bâtir, construire et instruire.

Cette force, cette énergie, a valu au pays cet inestimable héritage et au reste du monde un apport conséquent à la civilisation et au savoir.

Son Excellence a souligné que l’esprit de résilience face aux adversités qui a animé les fondateurs de Tichit et qui inspire encore leurs descendants, est un capital que toutes les politiques publiques actuelles visent à renforcer.

Il s’agit, a-t-il dit, au plan social, de lutter contre l’exclusion et la pauvreté, et d’ériger une école républicaine ; au plan économique, de développer les secteurs productifs, et en œuvrant à l’autosuffisance alimentaire et au développement durable ; et, au plan politique, de renforcer les institutions, en consolidant les libertés et en promouvant les droits de l’Homme.

Voici une traduction intégrale de ce discours :

«Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux, et que les bénédictions d’Allah soit sur Son Saint Prophète

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale;

Monsieur le chef de l’opposition démocratique;

Mesdames, Messieurs les ministres;

Monsieur le wali;

Messieurs les présidents des conseils régionaux;

Messieurs les députés et les maires;

Mesdames, Messieurs les membres du Corps diplomatique;

Messieurs les présidents des partis politiques;

Messieurs les invités des cités du patrimoine;

Habitants de Tichit;

Honorable assistance;

Je tiens, tout d’abord, à exprimer mes sincères remerciements aux habitants de la ville de Tichit pour leur accueil chaleureux et leur hospitalité authentique, souhaitant la bienvenue aux invités de ce festival, ainsi qu’à tous ceux qui ont pris la peine de se déplacer pour célébrer avec nous la richesse patrimoniale incommensurable dont recèle cette ville historique.

Tout, dans la ville de Tichit, témoigne du génie de ses habitants, de par leur capacité à résister et à innover, de par aussi ses riches bibliothèques, ses manuscrits uniques en leur genre et son architecture originale. Mais avant tout cela, ses célèbres jurisconsultes, ses illustres Oulémas, et ses artisans qui ont une grande maîtrise de l’art de l’industrie, de la construction, de l’élevage, et de bien d’autres domaines.

Tous ont su, avec constance et pugnacité, grâce à leur potentiel créatif, faire de cette ville, pendant de nombreuses périodes successives, un centre économique prospère et un carrefour majeur d’échanges commerciaux entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, ainsi qu’une citadelle de rayonnement culturel et de foisonnement des sciences ; une citadelle qui a contribué de manière significative à l’enrichissement de la connaissance et du savoirs islamiques.

Ils ont également su faire de la communauté de Tichit une société ouverte, cohésive et fortement ancrée dans les valeurs de la religion islamique, renforcée par sa riche diversité sociale et culturelle et par son unité tissée par les liens de la foi.

Mesdames, Messieurs;

L’esprit de résilience face aux adversités sur lequel cette ville a été fondée et s’est épanouie, est ce que nous tenons aujourd’hui, à travers toutes nos politiques publiques, à renforcer. Au plan social, en luttant contre l’exclusion et la pauvreté, et en construisant une école républicaine. Au plan économique, en développant nos secteurs productifs et en œuvrant à l’autosuffisance alimentaire et au développement durable. Et, au plan politique, en renforçant nos institutions, en consolidant les libertés et en promouvant les droits de l’Homme.

Cependant, nos efforts dans cette démarche, à quelque niveau qu’ils soient, n’auront tout l’effet escompté que s’ils s’accompagnent d’un changement profond des mentalités et des comportements sociaux, en conformité aux principes et valeurs de citoyenneté et aux impératifs qu’impose la construction d’un État moderne.

C’est pourquoi, lors de la précédente édition du Festival cités du patrimoine, à Ouadane, nous avons souligné la nécessité de se départir des comportements entretenus par les stéréotypes qui engendrent méfiance et incompréhension des uns envers les autres et des préjugés qui les alimentent.

Nous avons enjoint au gouvernement d’appliquer strictement la loi à cet effet, et de prendre les mesures nécessaires, à différents niveaux, pour délivrer définitivement notre société de ces comportements surannés préjudiciables.

J’insiste, encore aujourd’hui, sur la nécessité de faire face à la montée de l’esprit tribal et sectaire.

Il n’est pas raisonnable, ni acceptable, alors que nous sommes au troisième millénaire, d’assister à certains phénomènes qui se sont beaucoup produits ces derniers temps, notamment la transformation de certains litiges fonciers en conflits tribaux primitifs, aigus et violents, et dont la prévalence est fondamentalement contraire à la notion de l’État moderne, tout comme elle perturbe le développement et porte gravement atteinte à la cohésion sociale.

L’État reconnaît et protège la propriété foncière privée, celle qui en remplit les conditions légales, de même qu’il reconnaît et protège la possession par concession tant que les conditions requises à cet effet sont remplies.

Mais en même temps, en vertu du principe de la prééminence de la propriété foncière de l’État, et en application des exigences de la loi, tout en donnant la priorité à l’intérêt public, l’État n’acceptera, en aucune manière, que ne soient porté atteinte aux ressources naturelles et aux projets de développement sur la base d’une soit disant propriété qui ne repose sur aucun fondement juridique.

De plus, le règlement des litiges est de la compétence exclusive de la justice, et nul n’a le droit de chercher à s’approprier, par de vers soi, ce qu’il juge bon pour lui. L’État s’opposera fermement et rigoureusement à de tels comportements.

Mesdames, Messieurs;

Le Festival des cités du patrimoine est une inestimable occasion de valoriser notre potentiel patrimonial et d’évoquer les glorieuses périodes de notre histoire afin qu’elles demeurent vivifiées dans notre conscience collective.

Nous avons eu à cœur de faire de ce festival, à la fois, une fête du patrimoine et une opportunité de lancement de projets de développement.

Ainsi, le gouvernement a alloué pour cette édition du festival, comme pour l’édition précédente, environ trois milliards d’anciennes ouguiyas pour financer des projets de développement dans divers domaines tels que l’eau, l’énergie, l’agriculture, l’environnement, et autres secteurs d’importance.

Tout en espérant que ces projets contribuent à soutenir la résilience de la population, et à promouvoir la ville économiquement et socialement, j’annonce ouverte, avec la bénédiction d’Allah, la onzième édition du Festival des cités du patrimoine, en lui souhaitant un grand succès.

Je vous remercie».

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