Meurtre de Soufi : Les présumés assassins derrière les verrous
L’assassinat crapuleux du jeune militant des droits de l’homme Soufi Ould Cheine, mort sous la torture le 09 février dans les locaux du commissariat 2 de Dar Naim. L’autopsie pratiquée hier soir a mis en exergue d’importants sévices sur le corps de la victime et dans sa déclaration à la presse le Procureur de la République a reconnu l’assassinat et annoncé dans la foulée l’arrestation des auteurs supposés. Il s’agirait du commissaire en poste dans le tristement célèbre commissariat et 6 de ses subordonnés.
Avec ce nouveau développement l’enquête devrait s’accélérer afin d’éclairer l’opinion sur les tenants et les aboutissants de cette affaire.
Si les auteurs ont été pratiquement démasqués il reste à savoir qui est le commanditaire de ce meurtre sordide ?
C’est la question que se pose la famille du défunt et toute l’opinion qui sont décidés à maintenir la pression pour savoir toute la vérité.
Il s’agit de s’élever avec force contre l’injustice et surtout contre de tels crimes signalés de manière récurrente dans les commissariats et autres lieux de détention.
Cette énième bavure de la police a été la goûte qui a fait déborder le vase. Elle révèle l’effondrement de l’appareil sécuritaire.
Elle révèle également au grand jour que nos commissariats sont devenus des zones de non droit où il devient possible de soumettre les citoyens aux pires sévices et de les assassiner au grand jour.
Une véritable catastrophe quand on sait que la mission première de la police et des autres forces de sécurité c’est de protéger les personnes et leurs biens.
Sommes-nous devenus une République bananière où les commissariats de police se sont transformés en no man’s land où les citoyens et autres résidents sont à la merci d’hommes sans foi ni loi ?
C’est en tout cas le lieu de pousser un cri d’alarme pour inviter les plus hautes autorités à agir car les agissements de nos policiers constituent une menace pour la sécurité et la paix sociale.
La mobilisation de l’opinion publique et du peuple derrière cette affaire rocambolesque est un message clair. Les populations en ont assez et elles l’ont fait savoir en exprimant leur ras-le-bol face aux injustices de plus en plus insoutenables qu’elles subissent de la part de la police et de l’appareil de l’Etat en général.
Après tout nous sommes dans un Etat de droit et aucun responsable si haut placé soit-il n’a le droit de fouler aux pieds les valeurs de la République.
Ceux qui se croient tout permis et s’accommodent bien de la loi de la jungle doivent être mis hors d’état de nuire.
Bakari Gueye