Les groupes armés du Nord disent ne pas se reconnaitre dans le projet de nouvelle Constitution que propose la transition.
Dans un communiqué publié il y a quelques jours, les groupes signataires de l’Accord de paix d’Alger, estiment que le projet de nouvelle Constitution qui doit encore être soumis à référendum ne propose aucune avancée dans l’application de l’Accord d’Alger.
Les mouvements signataires de cet Accord rappellent que les autorités de la transition malienne avaient pris l’engagement de veiller à son application.
Après la validation du projet de Constitution, ces groupes armés du Nord dans un communiqué « déclarent solennellement ne pas se reconnaître » dans le texte en cours de vulgarisation.
Un appel au dialogue
Ahmedou Ould Abdallah, expert en sécurité au sahel et président du centre stratégie, sécurité dans le Sahel Sahara, demande de prendre en compte les revendications des mouvements signataires.
« Il y a un projet de reconnaissance d’un statut particulier ou d’une culture particulière et ça peut être géré par la junte au pouvoir et par eux tous. Il y a la continuité de l’Etat, ça a été signé par le gouvernement. Il y a les problèmes de minorités dans tous les pays du monde mais les gens les gèrent.
On ne peut pas être contre la France par exemple et vouloir un Etat comme la France, unitaire » précise Ahmedou Ould Abdallah qui appelle Bamako et les groupes armés au dialogue.
Les groupes armés du Nord du Mali relèvent un « niveau élevé de fragilité du processus de paix » et mettent en garde contre un « forcing constitutionnel ».
En janvier dernier, ils s’étaient retirés de la commission chargée de finaliser le projet de nouvelle Constitution.
En décembre, ils avaient suspendu leur participation à l’application de l’Accord d’Alger dénonçant l’absence de volonté de Bamako à appliquer cet accord de paix.
L’Accord d’Alger a été jugé caduc par de nombreux Maliens. Sa signature en 2015 a pourtant mis fin aux combats entre l’ex-rébellion indépendantiste et le pouvoir central de Bamako.
Reliou Koubakin