Tunisie: inquiétude et indignation à l’international après l’arrestation du leader d’Ennahdha
Rached Ghannouchi a passé une nouvelle nuit loin de chez lui. Deux jours après l’arrestation du leader du parti islamiste Ennahdha, les réactions se multiplient à l’international.
Londres, où Rached Ghannouchi a vécu en exil plus de vingt ans, a réagi fermement. Le Foreign Office évoque une « érosion » du « pluralisme politique » en Tunisie. L’Union Européenne se dit « inquiète » de ses derniers développements qui s’inscrivent dans une série d’arrestations d’opposants débutée en février.
Une arrestation qui intervient alors que Bruxelles avait prévu de dépêcher à Tunis les ministres des Affaires Étrangères belge et portugais afin d’évaluer la situation sur place, la Tunisie connaissant une zone de turbulences politique et économique aigüe depuis plusieurs mois.
Mais Tunis est-elle prête à dialoguer avec ses partenaires étrangers ? C’est en tout cas la question que semble se poser le Président turc Recep Tayyip Erdogan. Proche de Rached Ghannouchi qu’il qualifie de « frère », l’homme fort de Turquie a déclaré que son arrestation était « inappropriée », mais qu’il n’a pas pu l’exprimer directement aux autorités tunisiennes, celles-ci ne répondant pas à ses appels téléphoniques.
Isolement international
Des réactions internationales qui dressent, en creux, le portrait d’un pays de plus en plus isolé sur la scène internationale.
Ancien président de l’Assemblée tunisienne jusqu’à la reprise en main du pays par Kaïs Saïed en juillet 2021, Rached Ghannouchi était l’un des hommes forts de la Tunisie post-révolutionnaire. Il est désormais détenu sans accès à ses avocats, selon son parti.
RFI/Avec notre correspondante à Tunis, Amira Souilem