Ministre de l’Intérieur : l’accès à l’état-civil est un droit fondamental de tout mauritanien
Des membres du gouvernement ont commenté, mercredi après-midi, les résultats du conseil des ministres, qui s’est déroulé plus tôt dans la matinée.
Il s’agit des ministres du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, porte-parole du gouvernement, M. Nany Ould Chrougha, de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, de la Santé, Mme Naha Mint Hamdy Ould Mouknass, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Ismaël Ould Abdel Vettah.
Intervenant le premier, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et approuvé plusieurs projets de décrets et des communications, dont ceux relatifs aux conditions d’exercice de la télémédecine en Mauritanie et la campagne de recensement des citoyens qui ne sont pas encore enrôlés dans le registre des populations et des titres sécurisés.
Tour à tour, les ministres, chacun en ce qui concerne, ont pris la parole afin d’apporter davantage de précisions.
Ainsi, le ministre de l’Intérieur a rappelé qu’une campagne a démarré, mardi, pour l’enrôlement des populations qui ne sont pas encore inscrites sur le registre biométrique. Il a déclaré que ces missions viennent compléter le processus démarré en 2011 et qui prendra fin le 31 décembre 2023.
Il est question, selon lui, d’aller vers les populations qui ont des difficultés à accéder à l’état-civil, notant que c’est un droit fondamental de tout citoyen. Il a également souligné que de l’accès à l’état-civil, dépend la jouissance de nombreux droits, notamment pour bénéficier des différents services de l’État.
D’après le ministre de l’intérieur, tous les moyens sont mis en place afin que l’opération soit un succès. Dans ce sens, 30 équipes ont été déployées a -t- il dit, couvrant 106 communes dans un premier temps, puis 107. Il ne reste du coup, que 34 communes, qui seront aussi prises en charge.
Pour accompagner les agents de l’Agence nationale du Registre des Populations et des Titres sécurisés, dans leur mission, le ministre a souligné que les imams, notables, et toutes les personnes ressources, reconnues pour leur bonne moralité vont être associées au processus pour établir les identités et fournir les documents.
En réponse à une question concernant la création d’une nouvelle ville, dans le Hodh El Gharbi, issue d’un regroupement de populations, le ministre de l’Intérieur a indiqué que l’État accorde un intérêt particulier à ces regroupements de populations, soulignant qu’une commission technique a été mise en place pour étudier les voies et moyens permettant de leur fournir les services de base.
Enfin, le ministre de l’intérieur a déclaré que des assises seront tenues autour du cadre règlementant le fonctionnement des partis politiques et l’octroi de récépissés. Il a estimé que ces rencontres seront l’occasion d’écouter toutes les parties prenantes et de prendre les bonnes décisions.
A son tour, la ministre de la Santé a brièvement présenté le projet de décret relatif aux modalités d’exercice de la télémédecine ainsi que les domaines de son application. Le texte, a précisé la ministre, fixe les exigences en matière technique et sécuritaire, inhérents à la pratique de la télémédecine, notamment en raison de la collecte de données personnelles dont l’usage est règlementé.
La ministre a souligné que l’usage de la télémédecine viendra renforcer le système national de santé. Elle a affirmé qu’elle ne se substitue pas aux personnels et infrastructures de santé présents sur tout le territoire national, mais est complémentaire. Il s’agit de plus, de contribuer au désenclavement médical, en permettant à des personnes, de bénéficier, à distance, de consultations et suivis de la part de divers professionnels de santé.
Pour la ministre de la Santé, la Mauritanie ne peut être à la traine, dans un domaine qui est déjà bien implantés dans les pays de la sous- région. L’avancée technologique, conclut-elle, nous impose de nous lancer pleinement dans l’usage de la télémédecine.
En réponse à une question relative aux accidents de la route et la réactivité des services d’urgence pour le transport des victimes, la ministre a indiqué que des dispositions sont prises, pour déployer les moyens nécessaires, dont des ambulances, afin de secourir les populations, si besoin est. Cependant, elle a attiré l’attention sur le fait que les accidents de la route sont majoritairement imputables au facteur humain. De ce fait, elle a appelé les conducteurs à faire preuve de vigilance, de respect des limitations de vitesse et de responsabilité.
De son côté, le ministre de l’Assainissement, est revenu sur le décret relatif à la déclaration d’utilité publique des travaux du projet d’alimentation en eau potable de la ville Kiffa à partir du fleuve Sénégal. Ce texte, a indiqué ministre, intervient dans la phase préparatoire, entre autres pour évacuer les zones où les travaux auront lieu, conformément aux dispositions règlementaires.
Interrogé sur la problématique d’accès à l’eau potable à Nouakchott, le ministre a répondu que Nouakchott est approvisionné en eau depuis les stations Aftout Sahli et Idini. Les quantités produites sont suffisantes pour les besoins de la ville. Cependant, le réseau de distribution fait défaut, d’où les travaux qui sont en cours, pour que les habitants de Nouakchott puissent accéder à l’eau potable, à suffisance.
S’agissant de l’assainissement de la ville de Nouakchott, le ministre a déclaré qu’un projet est à l’étude, pour la mise en place d’un réseau d’assainissement global de la ville de Nouakchott. C’est selon lui, l’une des priorités de l’État. Mais auparavant, son département va s’atteler à mettre la ville à niveau afin de mieux gérer l’hivernage.
Reprenant la parole, le porte-parole du gouvernement est revenu sur plusieurs sujets. Il a d’abord expliqué que l’État a décidé de suspendre l’activité des taxis tricycles communément appelés tuk-tuk. Il s’agit d’après lui, d’une mesure qui vise à encadrer cette activité, de l’importation de ces véhicules en pièces détachées jusqu’à leur mise en circulation, en passant par la situation règlementaire du conducteur.
Pour le porte-parole, la conduite dangereuse, consécutive à la méconnaissance du code de la route, l’augmentation considérable du nombre de tuk-tuk sur les routes et les dangers y afférents, ont conduit les autorités à réagir. Ainsi, un travail sera fait pour que les conducteurs disposent de licences et que l’importation des tuk-tuk en pièces détachées soit mieux règlementée.
En ce qui concerne l’Alliance Sahel, le porte-parole gouvernement a déclaré que la Mauritanie joue un rôle pivot dans la région. Il a estimé que les questions liées à la sécurité et au développement de la région sont des priorités, d’où la mise en place d’un mécanisme de coordination et de mobilisation de ressources pour le déploiement de programmes socioéconomiques, pour le développement durable de la région.
Enfin, le porte-parole a affirmé que le Sénégal est un pays frère et que les relations qui le lient à la Mauritanie sont anciennes et solides. Aussi, aucune déclaration d’un individu n’est de nature à ébranler les fondements sur lesquels la coopération entre les deux pays est bâtie.AMI